Visite de Macron : une annulation et deux perdants

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L’annulation de la visite annoncée du président français au Mali, ne va certainement pas arranger le semble de conflit qui existe entre l’hexagone et l’ex junte au pouvoir à Bamako.

À Bamako, certains avaient déjà crié victoire, le président français, Emmanuel Macron viendra se mettre à genou devant son homologue malien. Ils s’étaient empressés de distiller la nouvelle dans les médias : radios, réseaux sociaux voire même sur la page Facebook de l’Ortm le « tambour national ».

Noël avec Barkhane

L’annonce était presque une surprise, certains voulaient classer l’information dans le panier de toutes ces fausses informations qui inondent les réseaux sociaux sur l’état actuel de la relation entre la France et le Mali. Mais, elle était officielle, Emmanuel Macron devrait se rendre à Gao pour fêter le Noël avec les soldats de l’opération Barkhane. Pour cela, une escale était prévue à Bamako pour un entretien avec Assimi Goïta. Finalement, le président français ne sera pas à Bamako, ce 20 décembre 2021 à cause, officiellement, de l’évolution de la situation sanitaire dans son pays.

Les jouxtes verbales entre les autorités des deux pays étaient à un niveau que certains n’hésitaient pas de parler d’un point de non-retour. Cette visite était, pour tout observateur avisé, très attendue par les autorités de la transition. Elles tenaient là une occasion en or, d’avoir un entretien franc au plus haut niveau avec la France sur la réorganisation de son dispositif sécuritaire au Sahel, notamment dans notre pays. Pour les autorités maliennes, le réaménagement de la force Barkhane en cours est un « abandon en plein vol » du Mali par la France.

Une occasion ratée

Pour le président Macron, être à Bamako en ce moment était une occasion de dissuader le Mali de contracter avec les paramilitaires russes du groupe Wagner. Mais aussi, il y avait une panoplie de sujets que les deux pays auraient pu discuter.

L’autre point de friction entre les deux pays est le respect du délai de la transition. Pour Paris, la transition prend fin en février 2022. Mais, Bamako répond que c’est aux Maliens de décider de la date de la fin de la transition avec les Assises nationales de la refondation. Un processus en cours dans le pays depuis le 11 décembre 2021 et qui s’achèvera en fin décembre 2021.

Quoi qu’on puisse dire, l’annulation de cette visite officielle est une occasion ratée pour les deux pays. Elle aurait pu permettre à la France de, sérieusement, dissuader Bamako de conclure un accord avec Wagner, et par ricochet empêcher la Russie de mettre pied dans le bourbier sahélien, un pré-carré français. Et, aux Maliens de négocier avec Paris du nouveau dispositif militaire français, d’un possible durcissement des sanctions de la CEDEAO et surtout de l’apaisement des relations entre les deux pays.  

Aliou DIALLO

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