Sanctions de la Cedeao : « la Cedeao se trouve dans son droit de sanctionner le Mali »

À Mopti, nous avons recueilli des réactions sur les sanctions des dirigeants de la Cedeao contre le Mali. Les avis sont partagés, mais les personnes interrogées préconisent le dialogue.
Réunis le dimanche 9 janvier à Accra les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont pris des sanctions économiques et financières contre notre pays.
Interrogé sur ces différentes sanctions à l’encontre de notre pays, à Mopti chacun y va de son commentaire, mais force est de reconnaître que ces sanctions ne font pas l’humanité au sein de la population.
Pour Adama Diakité, ces sanctions sont excessives « Pour un pays déjà à terre ». « Selon la Cedeao, les sanctions ont été prises pour le bien-être de la population, toute chose que je réfute. Ces sanctions ont été prises pour mettre le Mali en difficulté », conclut-il.
« Il est temps que nos autorités s’assument, le peuple doit rester serein. Ces sanctions sont avant tout un moyen de pression de la Cedeao », explique pour sa part Mamadou Fadiga, cadre dans une société de la place.
Le dialogue entre les parties
Le président du conseil régional de la jeunesse, Modibo Traoré dénonce les sanctions tout en prônant le dialogue.
« Les sanctions sont vraiment sévères compte tenu de la situation de notre pays. Avec la fermeture des frontières c’est le peuple malien qui souffrira alors que la Cedeao est là pour soutenir ce même peuple. L’union sacrée s’impose à tous les Maliens pour soutenir les autorités et avoir un dialogue franc avec la Cedeao. Mais le bras de fer n’arrange pas les deux côtés et il est vraiment urgent que le dialogue reprenne entre les deux parties », conseille -t-il.
« C’est une question de la patrie. C’est le Mali d’abord. J’invite la population à soutenir la transition pour pouvoir faire face à cette situation. Ce n’est pas facile de faire changer les choses, mais quand on veut du changement cela ne va pas sans conséquences. J’ai aimé aussi le discours du président de la transition, donc je suis optimiste pour la suite. Comme proposition de sortie de crise, que la Cedeao et les autorités de la transition optent pour le dialogue. Qu’ils essayent de trouver un terrain d’attente au tour de 6 mois à une année maximum pour organiser les élections », propose Issa Morba.
Abdoulaye Ahimidi Maïga, juriste de formation trouve la décision logique : « La Cedeao se trouve dans son droit de sanctionner le Mali, vu l’évolution de la crise ». Toute fois « lorsque le vin est tiré il faut le boire », il va plus loin, « Le régime doit maintenant s’assumer pour le bien-être du peuple malien ».
Rappelons que le vendredi 14 janvier des centaines de milliers de Maliens ont manifesté contre les sanctions des dirigeants de la Cedeao dans beaucoup de localités du pays. Pour sa part, l’organisation sous-régionale s’est dite ouverte au dialogue si les autorités maliennes présentent un calendrier électoral raisonnable.
Moussa Ahmar MAIGA