[Éditorial] : Le « Mali Kura » au labo
Le dialogue tant attendu par les Maliens a débuté ce samedi 11 décembre au niveau des communes du pays. Les Maliens se parlent entre eux depuis le début de cette crise multidimensionnelle, voire même avant cette crise.
Les Assises nationales de la refondation promis par le gouvernement avec un budget de 2 milliards 500 sont en passe de devenir une réalité avec son lancement partout au Mali le weekend dernier. Les importantes résolutions attendues à l’issue de cet exercice permettront de fixer le nouveau cap jusqu’aux prochaines élections. Les autorités de la transition, elles-mêmes, ont lié le nouveau chronogramme des élections à la conclusion de ces assises.
Malgré, le boycott par une partie de la classe politique, le format de ces assises ne permet pas de ressentir ce boycott dans les débats. A Mopti, la parole était libre, des débats passionnants et propositions pertinentes sur les 13 thématiques : de la forme républicaine et laïc du pays jusqu’au changement du système éducatif.
Dans la majorité des cas, les Maliens aiment le dialogue, beaucoup de nos concitoyens se demandent de la pertinence de ces dialogues, forums si au bout du compte les résolutions ne sont pas appliquées. Il y a une promesse du gouvernement de rendre les conclusions des assises exécutoires. Le peuple doit y veiller, mais dans la pratique, les tiroirs n’ont plus de la place pour accueillir d’autres rapports ou résolutions. L’exécution des conclusions des Assises nationales est une obligation pour pouvoir donner de la chance aux dialogues dans le futur dans notre pays.
Ceux qui se sont déplacés pour participer aux Assises nationales ce weekend, sont ceux dont l’intérêt pour le Mali ne souffre d’aucun doute. Ce sont eux qui vivent la misère de l’insécurité, la misère de la famine, la misère du non-fonctionnement des services sociaux de base : santé, éducation…
Pour le renouveau du Mali, la voix de ces hommes et femmes doit être considérée et prise en compte pour la résolution de la crise.
Yacouba DRAME