Quand la frustration devient complice du terrorisme !

Depuis quelque temps, les Maliens sont divisés quant à la stratégie à adopter pour contrer les actions des djihadistes sur les axes routiers du pays. Dans cette tribune, Ahmadou Abdoulaye Traoré met en garde contre les conséquences d’une telle division et appelle à la vigilance.

Il est des moments où le silence devient une forme de trahison. Aujourd’hui, je choisis de parler, non pas pour accuser, mais pour exprimer une profonde déception. Je suis profondément déçu de voir certains faire l’apologie du terrorisme, non pas par conviction, mais par frustration, par peur de perdre leurs privilèges, ou simplement parce qu’ils n’aiment pas les autorités actuelles du Mali.

Le terrorisme n’est pas une opinion. C’est une violence aveugle qui tue nos enfants, nos familles, notre avenir. Ceux qui le soutiennent, même indirectement, doivent savoir : l’histoire est une mémoire sans indulgence qui retiendra les faits et gestes de chacun. Elle se souviendra de ceux qui ont choisi la dignité, comme de ceux qui ont pactisé avec le chaos.

Oui, le Mali traverse une période difficile. Oui, les choix politiques peuvent diviser. Mais rien, absolument rien, ne justifie que l’on glorifie ou minimise les actes de ceux qui sèment la mort et la peur. Le terrorisme n’est pas une opinion politique. C’est une entreprise de destruction, une négation de la vie, une insulte à notre humanité commune.

La terreur ne construit rien

Ceux qui, consciemment ou non, prêtent leur voix à cette violence en croyant s’opposer au pouvoir, oublient qu’ils s’opposent d’abord à leur propre peuple. Ils oublient que les victimes sont des civils, des enfants, des familles entières qui n’ont rien demandé. Ils oublient que la terreur ne construit rien, elle ne fait que brûler ce que nous avons mis des générations à bâtir.

Face à cette menace, il est essentiel de garder notre sang-froid. La peur est l’arme principale des terroristes. Leur objectif n’est pas seulement de tuer, mais de diviser, de paralyser, de pousser chacun à se méfier de l’autre. C’est en restant unis, lucides et solidaires que nous leur opposerons la résistance la plus forte.

À ceux qui doutent, à ceux qui sont tentés par le cynisme ou la colère, je dis : ne vous trompez pas de combat. Le Mali mérite mieux que des discours incendiaires. Il mérite notre engagement, notre vigilance, notre courage.

Ahmadou Abdoulaye Traoré