Mopti : les marchés et les foires au rythme du Ramadan

À l’approche du mois de Ramadan, les marchés de Mopti connaissent une affluence exceptionnelle. Les étals débordent de denrées alimentaires de toutes sortes, et les marchandises venues des quatre coins de la région se vendent sans grande négociation.

Les chefs de famille et les mères de famille s’activent pour se ravitailler avant le début du jeûne, bien que les prix des denrées ne cessent d’augmenter, selon les acheteurs. Nombreux sont ceux qui estiment qu’il est préférable de faire des provisions conséquentes afin d’éviter les déplacements fréquents au marché durant le Ramadan.

Cet engouement est particulièrement visible dans les marchés hebdomadaires de Mopti. À quelques centaines de mètres du stade Barema Bocoum, se trouve le marché périphérique connu sous le nom de « Bella Sougouni » en langue bamanankan. Ce marché, qui se tient chaque jeudi, est un point de rencontre incontournable pour les forains des villages environnants. Toutefois, le dernier jeudi précédant le Ramadan est une exception : le marché est non seulement envahi par les commerçants, mais aussi par des acheteuses désireuses de réunir tout le nécessaire pour affronter le mois saint dans les meilleures conditions.

Une diversité de produits

Sur les étals et souvent à même le sol, on trouve une grande variété de produits : légumes, céréales, gingembre, dah, kinkeliba et bien d’autres denrées essentielles. Le marché est particulièrement animé en cette période, où chacun cherche à faire de bonnes affaires.

Mariam Dicko, une mère au foyer résidant à Mopti, ne déroge pas à la règle. Son panier bien rempli témoigne de son anticipation. « Chaque année, à la veille du Ramadan, je viens acheter mes provisions pour le mois. C’est le moment idéal pour faire des achats en gros et éviter les déplacements fréquents. Cela me permet de mieux profiter du Ramadan sans me soucier des courses quotidiennes », explique-t-elle.

Les forains, entre commerce et préparation de la fête

Pour les commerçants aussi, cette période est stratégique. En plus de vendre leurs marchandises, ils en profitent pour acheter à leur tour les préparatifs de la fête pour leur famille. « Pendant le Ramadan, la clientèle est plus rare, car la plupart des gens ont déjà fait leurs provisions. C’est pourquoi nous aussi, nous faisons nos achats en amont, en prévision de la fête qui clôturera le mois », confie Bourema Kamia, un forain habitué du marché.

Avec le début du Ramadan, chacun aspire à vivre cette période de recueillement et de partage dans la sérénité, en s’assurant d’avoir tout le nécessaire pour un mois sans tracas.

Youssouf Traoré