Ramadan à Mopti : les saveurs incontournables de l’Iftar

L’Iftar à Mopti dépasse le simple cadre gastronomique. C’est une période de communion, de partage et de retrouvailles. Chaque soir, familles et voisins se rassemblent autour des mêmes valeurs : générosité, spiritualité et solidarité.
À Mopti, la rupture du jeûne durant le Ramadan est bien plus qu’un simple repas : c’est un moment de partage, de tradition et de créativité culinaire. Plongée dans l’ambiance savoureuse des soirées « ramadanesques ».
Rompre le jeûne en famille ou entre amis est une tradition profondément ancrée au Mali. À Mopti, cette pratique prend une dimension particulière pour de nombreuses femmes, l’Iftar devient un véritable défi quotidien.
Elles redoublent d’efforts pour préparer des repas à la fois copieux et savoureux, veillant à satisfaire les attentes de leurs époux et proches après une longue journée de privation. « Je remplis la table de nourriture pour faire plaisir à mon mari et à mes proches. Ils passent toute la journée sans manger ni boire, alors au moment de la rupture, ils ont droit à des plats de qualité et en quantité, même s’ils ne les finissent pas », témoigne Oumou Touré, femme au foyer à Mopti.
Soupes, jus et douceurs locales
Dès l’appel à la prière du soir, les tables se garnissent d’une multitude de mets. La diversité culinaire s’exprime pleinement, entre plats sucrés et salés, influences locales et modernes, l’Iftar est une véritable fête des saveurs.
Parmi les incontournables, on retrouve la soupe chaude, souvent servie avec des pains traditionnels appelés « Widjila », ainsi que le célèbre jus « Bani haari », très apprécié des familles. « À chaque rupture, je consomme du bani haari. Toute la famille en boit, et cela, depuis plusieurs années. Pour ma part, je me sens incomplet si je ne le prends pas après la rupture », confie Mahamane Touré, un fidèle musulman.
Plus qu’un repas, un moment de communion
Aux côtés de ces plats emblématiques, d’autres mets viennent enrichir le festin comme le kenkeliba, le da rouge (bissap), le jus de gingembre, la bouillie et les galettes. À côté de ces classiques, on y trouve également les beignets, le riz au gras, les galettes accompagnées de sauce, la sauce de poulet et bien d’autres délices encore. Une véritable démonstration de savoir-faire culinaire, au service de la convivialité. Le Ramadan, à travers ces instants de rupture du jeûne, ravive les liens familiaux et sociaux, tout en mettant à l’honneur une cuisine locale riche et généreuse.
Youssouf Traoré