La vulgarisation de la loi électorale, une étape importante vers le retour de l’ordre constitutionnel
Après l’adoption de la nouvelle loi électorale, le 17 juin, par le Conseil national de la transition (CNT). Elle a été promulguée le 24 juin par le président de la transition, Assimi Goïta, les parlementaires ont fait le tour du pays pour faire sa restitution.
La nouvelle loi électorale a été adoptée après un parcours tumultueux et surtout un tiraillement entre le gouvernement et le parlement. En effet, le projet de loi du gouvernement a été largement modifiée par les parlementaires à travers les amendements à tel point que le gouvernement a dit « ne pas se reconnaitre dans le texte».
C’est après cette bataille, en partie gagnée par les membres du CNT que ces derniers ont fait le tour des régions pour la vulgarisation de la loi. La rencontre de la région de Mopti s’est déroulée le 18 juillet dans la salle de conférence du gouvernorat.
«Nous avons été dépêché à Mopti par le président du Conseil national de la transition pour faire la restitution de la nouvelle loi électorale qui a été adoptée le 17 juin dernier. Nous avons voté une loi apaisante et nous espérons qu‘elle va apaiser le climat politique dans notre pays. Je demande aux participants de bien écouter surtout pour les futurs candidats pour connaître les différents mécanismes», explique Assarid Ag Ibrakaouane, premier vice-président du CNT.
Une initiative appréciée
Cette initiative a été très bien accueillie par les populations, d’abord parce que la configuration actuelle ne permet pas aux populations de l’intérieur d’interpeller les membres du CNT. Et beaucoup de zone à l’intérieur du pays n’ont pas de représentants.
La présidente de la CAFO, Mme Nacire Amina Kanta s’offusque de l’absence de copies de la loi dans la salle.
«Pour la vulgarisation de la loi, je pense qu’il fallait mettre une copie de la nouvelle loi électorale à la disposition des participants. Les votes ne pourront jamais se passer dans la tranquillité, la transparence, sans conflits sans le respect et l’application stricte de la loi. Nous demandons le suivi régulier de l’application de cette nouvelle loi», conseille-t-elle.
AIGE, la principale innovation
A Mopti, le dialogue a été franc, le président de la commission des lois, Souleymane De, a fait une historique de l’adoption de la loi, ensuite il a donné des explications par rapport aux innovations.
«La création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) est la principale innovation de cette loi électorale», déclare-t-il.
Dans son explication, il y avait certains innovations qui n’avaient pas été prises en compte. En allant du scrutin proportionnel aux élections législatives, le vote électronique au parrainage citoyen. Ceux-ci n’ont pas été prises en compte pour diverses raisons.
«Le CNT a écarté le scrutin proportionnel du fait qu’il y avait risque que les femmes soient sous-représentées. Ensuite, Le vote électronique a été abandonné par le CNT parce que notre pays n’a pas atteint une certaine maturité en terme d’avancée technologique», explique-t-il. Pour le parrainage citoyen, il ajoute : «Le parrainage des citoyens et des élus n’a pas eu la confiance du CNT parce qu’il y avait un risque pour les candidats de ne pas avoir de parrains. Les membres du CNT ne sont pas des députés et les mandats des élus locaux sont terminés. Ils sont à leur seconde prorogation».
Les membres de l’organe législatif de la transition se sont montrés ouvert face aux propositions de participants, car selon eux, le projet de réforme constitutionnelle en cours sera une opportunité pour parfaire la loi avec des nouvelles propositions. Mais à Mopti, c’était plutôt des questions qu’ils ont eu à répondre.
YACOUBA DRAME