Elles font facts : 100 femmes en première ligne pour le combat contre la désinformation

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Après la formation de 20 femmes journalistes à Bamako, c’est le tour des femmes membres des organisations féminines du centre et du nord du Mali qui ont été outillées sur les techniques de vérification des faits.

Dans un contexte où la désinformation représente un défi majeur, notamment en matière de droits des femmes, le consortium composé de la Femme en Moi, la Voix de Mopti et Sao Check du Tchad a lancé une initiative ambitieuse pour renforcer les capacités des femmes journalistes et des femmes membres de la société civile au Mali et au Tchad. À travers des formations ciblées, ce projet, financé par l’Organisation internationale de la Francophonie, vise à outiller ces actrices du changement en leur permettant ainsi de lutter contre les fausses informations basées sur le genre et de promouvoir un environnement médiatique plus inclusif et responsable. En s’attaquant aux mécanismes de propagation de la désinformation, cette initiative cherche à favoriser une prise de conscience collective et à donner aux femmes les moyens d’agir pour une meilleure protection de leurs droits.

Une formation pour des médias plus responsables

Du 26 au 28 décembre 2024, le Mémorial Modibo Keïta de Bamako a accueilli 20 femmes journalistes et blogueuses pour une formation intensive de trois jours. Celle-ci portait sur : les techniques de vérification des faits, l’utilisation des outils de l’OSINT (Open Source Intelligence), les notions clés sur les violences basées sur le genre.

L’objectif était de sensibiliser ces professionnelles des médias aux dangers de la désinformation et de les outiller pour qu’elles puissent non seulement détecter les fausses informations en ligne, mais aussi produire des contenus de vérification (articles, vidéos, podcasts).

La deuxième série de formation a été dédiée aux membres d’associations féminines des régions de Bandiagara, Douentza, Mopti et Tombouctou. Cette fois, l’accent a été mis sur : la meilleure utilisation du réseau social WhatsApp, l’identification et la lutte contre les fausses informations en ligne, l’utilisation d’outils simples pour vérifier l’authenticité des images et vidéos.

Un impact concret sur les femmes engagées

Présentation des résultats des travaux de groupe (formation Mopti)

Ces formations ont permis à de nombreuses femmes actives dans la société civile de prendre conscience de l’impact négatif de la désinformation, tant sur leur vie personnelle que sur leurs organisations. Elles ont également acquis des compétences essentielles pour protéger leurs données et celles de leurs structures.

« Grâce à cette formation, j’ai appris non seulement à protéger mes données sur les réseaux sociaux, mais aussi à utiliser des outils de vérification pour connaître l’authenticité d’une image ou d’une vidéo », témoigne Aminata Seck, participante à la formation de Mopti.

Des femmes en travaux de groupe (formation de Bandiagara)

Les femmes sont souvent des actrices involontaires de la propagation des fausses informations. Présentes en grand nombre sur les groupes WhatsApp, elles disposent de peu de connaissances sur les outils de vérification, ce qui en fait des cibles et des relais involontaires de la désinformation. Renforcer leurs capacités pour leur permettre d’identifier, prévenir et contrer la désinformation représente une avancée majeure dans la lutte contre ce fléau.

« Cette formation a été très bénéfique pour ces dames, qui ont été initiées aux techniques de vérification des photos et vidéos, ainsi qu’aux méthodes de signalement, notamment sur les réseaux sociaux », explique Ousmane Arama, journaliste qui a animé la formation des femmes à Bandiagara.

Vers une plus grande sensibilisation

À l’issue de ces formations, plusieurs participantes ont affirmé avoir développé de nouvelles compétences en vérification des faits et être désormais capables d’utiliser de simples outils accessibles.

« Cette formation a renforcé mes connaissances sur l’utilisation des réseaux sociaux. Grâce aux acquis, je pourrai désormais alerter ma communauté pour éviter les pièges des fausses informations », affirme Odette Kassogué, militante de l’Association Abaganda de Bandiagara

Les participantes ont également formulé des recommandations pour prolonger la durée des formations et élargir leur portée à d’autres catégories de la société civile.

Youssouf Traoré

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