Ramadan : ces maladies qui empêchent de jeûner
Dans le cadre de notre série d’articles sur le mois de Ramadan, nous avons rencontré docteur Ibrahima Koné, néphrologue au service de néphrologie et de l’hémodialyse à hôpital Somine Dolo de Mopti. Dans cet entretien, il nous explique les bienfaits du jeûne et les patients à qui on déconseille de jeûner.
1-Est-ce qu’il y a des malades à qui on déconseille de jeûner ?
Ibrahima Koné : Par rapport aux patients qui sont dispensés de jeûne, il y a surtout les patients diabétiques. Les diabétiques sont en hyper activité… Ce sont des gens qui mangent beaucoup et boivent beaucoup. Ils ont toujours soif et la gorge sèche. C’est la raison pour laquelle, ils sont déconseillés. Ensuite, les patients qui ont une maladie aiguë, c’est-à-dire que les patients qui ont besoin de soins de façon urgente. Ils ne peuvent pas jeûner. Par exemple, quelqu’un qui a le paludisme ne peut pas jeûner, il a besoin de traitement. Les patients en insuffisance cardiaque avec une forte dose de diurétiques. Les diurétiques augmentent la quantité d’urine et entraînent une sensation de soif. Il y a aussi les patients avec insuffisance rénale chronique sous diurétique surtout. Nous pouvons citer la potomanie. La potomanie est une maladie psychiatrique. La personne atteinte de cette maladie a toujours envie de boire. Donc, quand on a cette maladie, on ne peut pas jeûner.
2- Pourquoi ces malades ne doivent pas jeûner ?
I.K : Pour le diabète, il y a risque d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie qui peuvent constituer des complications. Pour les patients en insuffisance cardiaque, les diurétiques font beaucoup de pisser et cela entraîne de la soif en plus. Ce qui les empêche de jeûner. L’envie incontrôlée de boire chez les personnes atteintes de potomanie ne leur permet pas de jeûner.
3- Parlez-nous des bénéfices du jeun ?
I.K : Notre organisme est fait de telle sorte qu’à chaque fois qu’il y a une situation, elle essaye de s’adapter. Quand on jeûne, les réserves qu’on a dans le corps, l’organisme va essayer d’utiliser ces réserves-là. C’est une situation idéale pour l’organisme. Parce que cela permet d’évacuer la graisse et le cholestérol en excès. Il permet aussi d’activer la production de nouvelles cellules qui est une bonne chose pour l’organisme.
4- Quelles sont les bonnes pratiques à faire pendant le mois de Ramadan ?
I.K : Au moment de la rupture du jeûne, il est conseillé de commencer par le sucre. La datte, du kenkeliba ou du thé (pas le thé vert de Chine) avec du sucre. Les aliments froids sont déconseillés, car cela peut entraîner une paralysie gastrique qui est traumatisante pour l’organisme. Il faut du chaud et sucré pour la rupture. Il est déconseillé de mélanger les deux en même temps. Cela peut dégrader le contenu gastrique parce qu’il y a changement de température. Donc, la personne va sentir une situation d’inconfort.
GONTRAN MAÏGA