Note d’analyse de septembre 2024 sur la désinformation : tendances sur les réseaux sociaux en Afrique de l’Ouest francophone

En septembre, les trois rédactions bénéficiaires du financement de l’Organisation internationale de la Francophonie, dans le cadre du projet de Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation, ont collecté des fausses informations circulant en Afrique de l’Ouest. À l’issue de cette collecte, les rédactions de Tama Média, de la Voix de Mopti et de Sétanal ont publié une note d’analyse sur les tendances des fausses informations en ligne, le 26 novembre 2024.
Durant ce mois de septembre, notre dispositif a identifié 35 fausses informations : 7 sur Facebook, 18 sur X (anciennement Twitter) et 10 sur TikTok.
Création de récits fictifs
En septembre 2024, les fausses informations ont principalement concerné les événements politiques et militaires, notamment par la création de récits fictifs. « Les contenus que nous avons captés en septembre 2024 révèlent une variété de stratégies utilisées pour diffuser de fausses informations, allant de la manipulation de vidéos et d’images à la création de récits fictifs sur des événements militaires et politiques », explique la note.
Le rôle de la diaspora dans la désinformation
Au sein de la diaspora malienne en Europe et aux États-Unis, certains comptes et profils sont très suivis à l’intérieur du pays. Ces profils ont souvent une influence négative sur leurs abonnés et ne sont pas exempts de reproches en termes de diffusion de fausses nouvelles. Selon la note : « Ces communautés, souvent très actives en ligne, peuvent involontairement ou délibérément diffuser des informations erronées ou biaisées. Cela peut inclure des rumeurs infondées, des théories du complot ou des nouvelles falsifiées, qui se propagent rapidement grâce à la viralité des plateformes sociales. Cette désinformation peut exacerber les tensions sociales et politiques, semer la confusion et influencer négativement l’opinion publique. Le fait qu’ils vivent en Occident suffit pour beaucoup à leur accorder une confiance aveugle. Les cyberactivistes comme Sekou Tounkara, vivant aux États-Unis, Mandé Princesse et Chico, vivant en France, sont des figures très populaires sur les médias sociaux. Si le premier est très connu sur Facebook, les deux derniers sont surtout suivis par un public parfois très jeune, sur TikTok ».
Acteurs récurrents
Des personnalités de premier plan, comme le président français Emmanuel Macron ou le président de la transition Assimi Goïta, ont été des cibles des diffuseurs de fausses informations. En plus de ces personnalités, le gouverneur de la région de Kidal, Elhadj Ag Gamou, Zakaria Koné, un haut gradé de l’armée ivoirienne, et l’athlète burkinabé Hugues Fabrice Zango ont également été visés par des fausses informations.
L’institution militaire au Mali, le Groupe Wagner et Daesh ont été mentionnés dans des publications trompeuses.
Vous pouvez lire et télécharger la note d’analyse du mois de septembre sur la désinformation en Afrique de l’Ouest francophone, ici.
LA RÉDACTION