[Éditorial] : 2022, une année de toutes les possibilités pour le Mali
Avec un ton grave et solennel, le nouveau chef de l’État a promis « un nouveau Malien ». Beaucoup d’annonces sur l’avenir du pays, le ton du discours était ferme.
C’était, le nouveau président de la transition malienne, Bah N’Daw qui s’adressait à son peuple – après un coup d’État militaire contre « IBK », l’ancien président- lors de ses vœux de Nouvel An en décembre 2020. Depuis le mois de mai dernier, difficile de faire un bilan de celui qui ne fera que 9 mois à Koulouba. En effet, les Maliens tardaient à voir du résultat des promesses faites. La présidence de Bah N’Daw aurait été juste une parenthèse que l’ex-junte a voulu vite fermer.
Pour 2022, le discours du nouvel homme fort du pays depuis mai 2021, Assimi Goïta, est sobre et très court avec peu de promesses. Difficile de juger la transition par rapport au contenu d’un discours qui pouvait ne pas être prononcé. Mais cependant, il y a le contexte celui d’une menace de sanctions de l’organisation sous-régionale dès le premier janvier 2022, en cas d’absence d’un chronogramme des élections.
Le président de la transition était plus occupé à faire un chronogramme pour les chefs d’État de la CEDEAO que des vœux aux Maliens. Donc, nous pouvons ne pas juger ce discours simpliste par rapport aux enjeux et défis auxquels notre pays fait face.
La nouvelle année sera forcément riche en épreuves pour les populations maliennes déjà fatiguées du joug des djihadistes, de l’insécurité et surtout de la crise économique.
Les Maliens se sont parlé, les Assises nationales de la refondation sont passées par là. Les résolutions sont connues. Mais, dans la pratique, les vrais décideurs ne sont ni ceux qui ont participé aux Assises, ni même ceux qui ont boycotté, mais plutôt la communauté dite « Internationale ».
La nouvelle année sera certainement la plus importante pour la sortie de crise dans notre pays, d’une part les autorités de la transition devront s’assumer par rapport aux réformes à faire – Dieu sait qu’elles sont nombreuses-, mais aussi faire face aux mouvements de contestation de l’intérieur et des partenaires du Mali.
Yacouba DRAME