Mopti : le secteur informel face aux coupures d’électricité
À Mopti, les travailleurs du secteur informel font face à des coupures d’électricité fréquentes. Cette situation affecte leur capacité à travailler et à gagner leur vie. Cependant, ils ont trouvé des moyens innovants pour surmonter ces défis.
De nombreux travailleurs au centre commercial de Mopti font face à des coupures d’électricité fréquentes qui entravent presque le bon fonctionnement de leurs activités. Des couturiers aux menuisiers métalliques, en passant par les propriétaires de boutiques, tous ceux dont les activités dépendent de l’électricité rencontrent des difficultés pour exercer leur métier. De plus, le programme de distribution d’électricité, publié quotidiennement par la direction régionale de l’Énergie du Mali (EDM), ne semble pas répondre aux besoins de tous.
4 heures d’électricité par jour
En réalité, dans les villes de Mopti et de Sevaré, la direction régionale de l’EDM émet un programme quotidien de distribution d’électricité. Cependant, ce programme ne répond pas suffisamment aux besoins de ceux qui dépendent de l’électricité. Avec seulement 4 à 6 heures d’électricité fournies en rotation chaque jour, beaucoup de travailleurs qui évoluent dans le secteur informel estiment que c’est insuffisant pour leur activité professionnelle. Lamine Touré, un couturier au centre commercial de Mopti, partage son expérience pendant cette période de coupures d’électricité.
« La durée limitée de l’approvisionnement en électricité ne nous convient pas. Nous ne pouvons pas travailler toute la journée alors que nous avons une grande quantité de vêtements à coudre. Les programmes nocturnes ne sont pas non plus favorables, car à cette heure, les travailleurs rentrent à la maison. Je pense que la direction régionale de l’EDM devrait privilégier le centre commercial en lui fournissant de l’électricité pendant la journée », explique-t-il.
Des alternatives à EDM
Pour faire face à cette réalité, de nombreuses personnes ont pris l’initiative de trouver des solutions alternatives pour maintenir leurs activités. Parmi ces solutions alternatives, beaucoup de personnes utilisent les panneaux. Sur les toits des maisons ou sur les petits kiosques dans les marchés, les panneaux solaires sont désormais omniprésents. Le but est simple : garantir l’accès à l’électricité pendant les périodes de coupures. Aly Ouedraogo, un commerçant à Mopti, exprime sa satisfaction d’avoir installé des panneaux solaires. « Depuis l’installation de mes panneaux solaires, les coupures d’électricité ne sont plus un problème pour moi. Il suffit quelques heures d’ensoleillement pour recharger mes batteries et assurer l’alimentation électrique tout au long de la journée », explique-t-il. Pour Aly, travailler sans électricité est impensable, sa boutique doit toujours être éclairée.
D’autres travailleurs se tournent vers des groupes électrogènes qui fournissent une quantité suffisante d’électricité. Ce système est adopté par plusieurs entreprises, y compris les menuisiers métalliques, les exploitants de moulins et les soudeurs. « Les groupes électrogènes nous permettent de travailler sans interruption car ils produisent plus d’électricité que les panneaux solaires », témoigne, Amadou Samassekou, un menuisier à Mopti. Selon lui, c’est la seule solution qui leur permet de continuer à travailler, car l’énergie fournie par les panneaux solaires n’est pas suffisante pour alimenter leurs équipements.
En attendant un retour à la normale, de nombreux secteurs explorent d’autres alternatives pour répondre à leurs besoins en électricité. À noter que les quartiers de la ville n’ont pas plus de six heures d’électricité par jour.
YOUSSOUF TRAORE