Les fournitures scolaires cherchent preneurs
À la suite des inondations qui ont durement touché le Mali, les autorités de la transition ont décrété, le 23 août 2024, un état de catastrophe naturelle sur l’ensemble du territoire national. En conséquence, la rentrée scolaire, initialement prévue pour le 1er octobre, a été reportée au 4 novembre 2024 par le ministère de l’Éducation nationale. Ce report a ralenti le marché des fournitures scolaires, un secteur clé de l’économie locale à Mopti.
Comme chaque année à l’approche de la rentrée, les revendeurs de fournitures scolaires avaient pris place devant les établissements scolaires de la ville , espérant capter l’afflux des parents et des élèves en quête de matériel didactique. Or, le report de la rentrée a eu un effet de coup de frein brutal pour de nombreux commerçants, dont les ventes se sont effondrées du jour au lendemain.
« Nous ne sommes pas d’accord avec ce report, car nous avons investi d’importantes sommes pour nous approvisionner en fournitures scolaires. Aujourd’hui, nos ventes sont au point mort », déplore Moussa Ouattara, vendeur de fournitures scolaires à Mopti. Selon lui, les parents d’élèves préfèrent attendre la veille de la rentrée pour acheter les fournitures nécessaires. Il raconte d’ailleurs l’anecdote d’une cliente sur le point d’acheter un sac d’écolier, qui a immédiatement annulé son achat après avoir reçu un appel de son mari l’informant du report.
Un report qui soulage certains parents
Si les revendeurs peinent à écouler leurs stocks, certains parents voient dans ce délai un soulagement. Nombre d’entre eux, confrontés à des difficultés financières, accueillent favorablement cette « prolongation », estimant qu’elle leur donnera le temps de mieux se préparer pour répondre aux besoins de leurs enfants.
« Ce report est une bonne nouvelle pour moi, car je n’étais pas prêt financièrement. Avec ce délai supplémentaire, j’espère pouvoir réunir les moyens nécessaires pour acheter les fournitures scolaires de mes enfants d’ici le 4 novembre », explique Alhousseyni Maiga, père de famille à Mopti.
Cependant, d’autres parents regrettent l’annonce tardive de cette décision, car ils avaient déjà effectué leurs achats et préparé leurs enfants pour la rentrée initialement prévue au 1er octobre. Ce report les place dans une situation d’incertitude, surtout pour les familles qui, à travers le pays, ont déjà organisé leur emploi du temps et mobilisé leurs ressources.
Un report nécessaire, mais aux répercussions multiples
Bien que ce report vise avant tout à aider les populations sinistrées à Mopti et dans d’autres régions du Mali, il a aussi des conséquences directes pour les commerçants. De nombreux vendeurs de fournitures scolaires se retrouvent avec des stocks invendus et craignent que la demande reste faible jusqu’à l’approche de la nouvelle date de la rentrée. Pour ces acteurs économiques, l’attente signifie une perte financière importante et l’incertitude quant à l’écoulement de leurs produits d’ici quelques semaines.
Cette mesure, si elle est favorable aux populations touchées par les inondations, met en lumière l’impact des catastrophes naturelles sur l’économie locale et la vie quotidienne à Mopti. Pour les familles comme pour les commerçants, le report de la rentrée scolaire constitue un défi à la fois économique et organisationnel, mais aussi un temps précieux pour que certains puissent mieux se préparer.
YOUSSOUF TRAORE