Mopti : le Ramadan rime avec les matchs de Maracana
Depuis plusieurs années, à Mopti, les amoureux du ballon rond organisent des compétitions nocturnes pendant le mois de Ramadan, appelées « Maracana ». Ces matchs sont devenus au fil du temps, des véritables rendez-vous pour les amateurs du football dans la ville.
Au terrain scolaire de Gangal, un quartier de Mopti, communément appelé « terrain bléni » (terrain rouge en Bamanankan) et dans d’autres quartiers de la ville dès que les prières nocturnes prennent fin, les jeunes se rassemblent pour un passe-temps agréable, en assistant les matchs opposant des équipes constituées jusqu’à des heures tardives.
Dans un match de Maracana, les équipes sont constituées de quatre joueurs, le match est arbitré par trois personnes : un sur le terrain et les deux autres sont placés derrière les buts, « la cage ». La surface de jeu est aussi réduite et le match dure 30 minutes avec une pause après les 15 minutes de jeu.
Telles sont les règles du Maracana, elles permettent donc à ceux qui maîtrisent le ballon de donner beaucoup de plaisir aux spectateurs. « C’est un jeu purement technique, il faut avoir un bagage technique assez élevé pour participer aux jeux de Maracana », explique Moussa Baba Diallo, un des organisateurs de Maracana à Mopti.
Le vivre ensemble
Au début, les gens prenaient les matchs comme un passe-temps, certains assistaient aux matchs uniquement parce que d’autres le font. Mais maintenant, l’objectif a changé. Avec plusieurs équipes dans la compétition, les spectateurs ont donc forcément des équipes à supporter.
Selon Sekou Fofana, un des premiers organisateurs de la compétition à Mopti, leur but est de rassembler les jeunes pendant le mois de Ramadan, car ce jeu permet aux jeunes de se donner rendez-vous chaque nuit, et cela, pour renforcer les liens qui existent entre eux. « Le but principal était de faire connaître le jeu de Maracana aux populations de Mopti tout en permettant aux jeunes footballeurs de venir montrer leurs talents sur le terrain. La compétition permet de rehausser le niveau des joueurs de la ville, sans oublier le côté festif et le vivre ensemble que ce jeu peut créer », témoigne-t-il.
Rester en forme
En plus du caractère festif, le Maracana permet à plusieurs jeunes de continuer de vivre de leur passion durant le mois de Ramadan. Pendant le carême, les compétitions locales se font rares et les matchs ne se jouent presque pas. Mais, le Maracana durant les nuits permet aux joueurs de garder leurs performances durant ce temps.
Plusieurs joueurs participant au jeu pensent que c’est une bonne initiative. « La compétition permet de ne pas perdre la forme. Donc, on ne joue pas seulement pour gagner la coupe. C’est vrai que c’est différent des compétitions officielles, mais le Maracana pendant le Ramadan, nous permet de nous sentir dans des grandes compétitions, la rivalité sur le terrain, l’ambiance et les cris des supporters sont des sensations fortes à vivre », témoigne Kassim Nienta, un joueur participant à la compétition de Maracana à Gangal.
YOUSSOUF TRAORÉ