Mopti : le Bas-fond, le nid des eaux stagnantes pendant l’hivernage
Cette année, la ville de Mopti fait face à deux problèmes majeurs durant cette saison des pluies. L’écroulement des maisons en banco et la menace d’inondation qui pèse sur le quartier Komoguel II.
Le Bas-fond, au quartier de Komoguel II avec de belles constructions, est devenu un véritable réservoir d’eau stagnante, notamment pendant la saison des pluies. Ce quartier, faisant partie administrativement de Komoguel II, est surnommé « Faden Kènè » (un lieu de rivalité), à cause du prix élevé des parcelles. En plus de servir de lieu de résidence pour des personnalités influentes de la ville de Mopti, il abrite aussi certains bâtiments administratifs de la région comme le gouvernorat, la Mairie ou encore le Tribunal de grande instance, le Centre de santé de référence…
Malgré le cri alarmant des habitants du quartier, aucune infrastructure de viabilisation n’a été mise en place durant des années, et les canaux d’évacuation d’eaux sont presque inexistants.
« La mairie doit faire des caniveaux, grands et petits dans tout le Bas-fond, reliés à une vaste fosse septique servant de réservoir durant la crue. Ces caniveaux devraient ensuite être connectés à de petits ponts menant directement au fleuve, afin d’évacuer les eaux usées pendant la décrue », explique Youssouf Fané, enseignant et résident du quartier.
Canaux d’évacuation d’eau inefficace
Avec l’arrivée de l’hivernage, les rues du Bas-fond se transforment en un labyrinthe d’eau stagnante, rendant l’accès aux habitations quasi impossible sans traverser ces étangs insalubres. Les habitants tentent tant bien que mal de faire le remblai de leurs devantures pour canaliser l’eau. Mais ces efforts individuels déplacent simplement le problème d’une porte à une autre, sans qu’aucune solution collective ne soit envisagée pour faire face au problème.
La situation semble sans issue. En effet, le quartier est entouré d’eau, rendant toute solution d’évacuation complexe. Les canaux d’évacuation d’eau semblent inefficaces, car le niveau de l’eau est supérieur à celui du quartier lui-même.
Face à l’impasse, l’association pour le développement du Bas-fond a récemment acheté un groupe électrogène. Ce dernier a permis, ces dernières semaines, de pomper et d’évacuer les eaux stagnantes vers un périmètre irrigué, utilisé temporairement comme réservoir. Cependant, cette solution, bien qu’utile, demeure précaire et ne résout pas le problème de fond. Les eaux évacuées continuent de revenir, et le quartier reste à la merci de l’hivernage.
MOHAMED NIENTA
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