Mopti : la flambée des prix de bétails à l’approche de la fête de Tabaski
La fête de Tabaski est prévu pour le 17 juin 2024 au Mali. À Mopti, le marché n’est pas très bien approvisionné et les clients peinent à acheter à cause du prix élevé des bétails.
Nous sommes jeudi, dernière foire hebdomadaire de Mopti avant la fête. Le quai de Mopti n’est pas animé comme les années précédentes à l’approche des fêtes. En effet, à Mopti, les moutons pour la fête de Tabaski proviennent en grande partie des zones du nord et du plateau dogon. Ces zones sont actuellement en proie à l’insécurité. Cette insécurité sur le plateau dogon, au centre du Mali, a un impact négatif sur le secteur de l’élevage, qui est un pilier essentiel de l’économie de la région de Mopti.
L’insécurité, synonyme de la hausse de prix des bétails
Ces deux zones, réputées pour la présence massive des animaux, ne répondent plus à l’offre du marché de bétails. Plusieurs revendeurs, venant de l’intérieur de la région de Mopti, ont peur d’acheminer leurs bétails vers la ville de Mopti, de peur d’être attaqués par des groupes armés. La situation d’insécurité aggrave considérablement l’acheminement du bétail sur le marché. La rareté provoque ainsi la hausse des prix. C’est ce que tente d’expliquer Oumar Touré, un vendeur de bétails. « L’insécurité a un impact négatif sur l’approvisionner correct du marché d’où la hausse des prix », explique-t-il.
Depuis quelques années, cette hausse de prix se fait sentir par la population. « On sent la hausse du prix des béliers depuis quelques années, mais cette année le prix est exorbitant. C’est pourquoi, on part discuter le prix d’abord sans acheter », fait savoir Madou Coulibaly, père de famille. Le vol de bétail est devenu une activité criminelle organisée liée à l’insécurité persistante. Les éleveurs et les revendeurs de bétails sont souvent la cible d’attaques par des groupes armés, ce qui les dissuade d’acheminer leurs animaux vers les marchés, réduisant ainsi l’offre et augmentant les prix.
Bourama Goro, revendeur de moutons, témoigne de son calvaire de l’année dernière : « C’était exactement à deux jours de la fête, on a été attaqués en pleine journée. Notre camion était rempli de moutons et de chèvres. Ils ont tous été emportés sans aucune trace ». Avec un mine serré, il ajoute que les bétails emportés n’avaient pas tous été payés aux propriétaires : « On paie une somme sur place, après la revente, on donne le reste de l’argent au retour ».
YOUSSOUF TRAORÉ