Festival sur le Niger : un cadre d’apprentissage des acteurs culturels

Ségou, la cité des Balanzans, a abrité du 30 janvier au 4 février 2024, la 20ème édition du festival sur le Niger. Un évènement devenu un lieu de la valorisation de la diversité culturelle du Mali.
À l’occasion de cette édition de 2024, la ville de Mopti a été désignée comme ville invitée d’honneur pour magnifier la fête. La mairie de la commune urbaine de mopti a ainsi mobilisé une forte délégation pour l’occasion, y compris des artistes locaux. La forte délégation venue de Mopti, à sa tête, Issa Kansaye, maire de la commune urbaine de Mopti a pris part à toutes les activités du festival.
Foire du festival
Au Quai des arts, où plusieurs exposants venant de l’intérieur comme de l’extérieur du Mali exposent leurs produits. On y trouve d’articles divers horizons : des produits agricoles, industriels, gastronomiques, des habits et plusieurs autres choses.
Boubou Sangho, président de l’association des photographes de Mopti, est venu avec une collection de photos des grands événements de Mopti de 1960 à nos jours. À la foire du festival, nous avons fait un tour dans son stand. Pour lui, c’est une manière de promouvoir la région. « On ne peut pas parler de Mopti sans parler de la culture, et la culture dans son ensemble ne peut aller sans les images. J’ai souhaité venir exposer les anciennes images de Mopti pour montrer aux gens ce que Mopti a été dans le temps. Ce sont des images de Mopti de 1905 à nos jours. Ces images montrent les grands sites de Mopti et les chefs d’états qui ont visité la ville depuis l’indépendance », explique-t-il.
Les exposants montrent leur joie. Non pour l’argent, mais plutôt pour la promotion culturelle. Pour eux, le plus important est d’être connu par le monde et que leur culture soit connue par tous. « J’ai fait ma demande de stand depuis plusieurs semaines. J’ai amené une quantité énorme de bouteilles d’encens, de grosses comme de petites graines. Pour moi, l’objectif est unique, c’est de valoriser ce que nous avons trouvé chez nous comme culture et pratique », témoigne Mariam Camara, une exposante venue de kayes.
La valorisation de la culture
Au-delà du caractère festif, le festival sur le Niger est un cadre d’apprentissage, un lieu de partage d’expérience où plusieurs promoteurs de festivals s’y retrouvent.
À cette occasion, le festival écologique « Ecofest Africa » a tenu une table ronde sur la labélisation des festivals verts et les bonnes pratiques écologiques. Dans ce cadre d’échange, les participants se sont focalisés sur la valorisation et l’industrialisation de la culture. La table ronde a réuni des acteurs de premier plan de la valorisation de la culture. « Nos États n’ont pas donné de valeur à la culture. Aujourd’hui, la culture ne doit plus être vue comme élément folklorique qui n’a de sens que la distraction », clame Didier Awadi, artiste musicien sénégalais.
En plus du divertissement, la culture permet à un pays de se vendre, de faire ressortir son savoir-faire et savoir-être. Pour le vice-président de la fondation festival sur le Niger, Mamadou Niang, l’idée centrale du festival est de permettre aux artisans locaux de se faire une place dans le domaine artisanal, également de fédérer les peuples à travers la culture.
Le programme de cette vingtaine édition du festival était riche en spectacles, notamment la prestation d’artistes, le défilé en tenue traditionnelle, la foire d’exposition, des concerts géants et plein d’autres activités, le tout pour le bonheur des festivaliers.
YOUSSOUF TRAORÉ