[Éditorial] : Cedeao, la diversion anglophone
Les observateurs, les plus avisés, de la sous région pensaient que les dés étaient jetés par rapport à la levée des sanctions. Mais, la conférence des chefs d’État en a décidé autrement en maintenant les sanctions prises depuis le 9 janvier 2022 contre le Mali.
Le conflit de calendrier qui oppose les autorités de la transition malienne et l’organisation sous régionale au tour de l’organisation des élections est en train de prendre d’autres tournures. En effet, depuis le 9 janvier dernier, notre pays vit sous embargo économique avec notamment le gel des avoirs de notre pays au niveau de la banque centrale (BCEAO). Les effets se font sentir dans tous les secteurs d’activité. Notre pays malgré les plans de riposte peine à contrer les effets néfastes de ces sanctions. Le seul point positif si c’en est un , c’est la résilience de la population malienne en ces périodes difficiles.
Face aux durcissement des sanctions de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), certains chefs d’État étaient indexés par l’opinion publique malienne d’être responsables. Ce sont surtout ceux ayant des frontières avec notre pays. À l’époque, le président déchu burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, le président nigérien Mohamed Bazoum et le président sénégalais Macky Sall. Mais, à la surprise générale, les informations venant dans les coulisses du dernier sommet du 4 juin disent plutôt le contraire. Cette fois-ci, ce sont les pays anglophones qui se sont «opposés à la levée des sanctions» contre le Mali disent beaucoup de sources. Ils insistent beaucoup sur l’intransigeance du président nigérian Muhammadu Buhari qui a tenu à faire le déplacement et aussi de l’opposition du président en exercice de la conférence des chefs d’État, le président du Ghana, Nana Akufo Addo.
Nous pensons que cette nouvelle opposition à la levée des sanctions est une diversion. Après des mois de négociation entre les autorités maliennes et le médiateur de la de la Cedeao, convoquer un sommet extraordinaire pour décider de ne rien décider, il faut certainement être dans les secrets de dieu pour comprendre cela.
Dans le communiqué final, les chefs d’État expriment leur désaccord avec les putschistes des trois pays (Mali, Burkina et Guinée) sur la durée des transitions respectives. Faute d’accord, les dirigeants se sont donnés rendez-vous au 3 juillet 2022 pour un sommet ordinaire.
Yacouba DRAME